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 Azhrarn - jeux d'espions

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Azhrarn
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MessageSujet: Azhrarn - jeux d'espions   Azhrarn - jeux d'espions Icon_minitimeVen 11 Jan - 4:32

« Ceux qui croient que la manipulation est une science, sont dans l’erreur. C’est un art. » Jim Profit 1997

Frunze, URSS, 1984

Sergei Mikhailovitch Kherov, maréchal de l’Union Soviétique, Commandant en Chef de l’armée de terre, dormait à peine depuis qu’il avait reçu le rapport d’analyse du Groupe Nord.
Il l’avait maintenant présenté et il savait qu’il ne serait plus le seul à souffrir d’insomnies.

L’auditoire était composé d’une dizaine d’officiers supérieurs de l’armée rouge ainsi que d’un lieutenant-colonel du KGB. Nikolaï Gennadyevitch Rojkov, colonel du 234ème régiment d’assaut des Gardes de l’Air, fut le premier à s’exprimer.

«
- Maréchal, non que je remette en doute les compétences du KGB, mais j’ai du mal à croire cette présentation.
- Le GRU m’a transmis des analyses confirmant les statistiques du rapport, sans les conclusions bien entendu. Cependant je vais laisser le soin au lieutenant-colonel Rojkov de vous expliquer ce qu’est le Groupe Nord qui a produit ce rapport.
- Le Groupe Nord est un comité créé par Yuri Andropov et comprenant des responsables de toutes les branches du KGB ainsi que des représentants du GRU. Notre mission est d’analyser les ressources de l’OTAN, de déterminer les faiblesses de l’alliance et, bien sûr, les moyens d’exploiter cette faiblesse. Cependant notre mission a évolué et nous avons également analysé les forces et faiblesses de la rodina.
- Mais, reprit Rojkov, de là à imaginer que l’Union Soviétique est au bord de la faillite économique…
- Les faits sont clairs, répondit Kherov. L’armée rouge est un gouffre sans fond, nous ne pouvons plus maintenir cette armée. Et nous n’avons plus rien pour maintenir le pays à flots, et encore moins pour le faire avancer. Messieurs, cela est clair et sera également présenté au Politburo, l’Union Soviétique disparaîtra dans les prochaines années si nous ne faisons rien. Le bastion du communisme disparaîtra.
- J’ai du mal à croire qu’on en soit à ce point-là, dit Nikolai Leonodovitch Andreyev, commandant du SNLE SYEZDA KPSS. Mais en supposant que cela soit vrai, pourquoi nous avoir convoqués, camarade maréchal ? Nous sommes des officiers de haut-rang, mais pas si haut que ça. Je commande un sous-marin nucléaire lanceur d’engins, je peux détruire une nation. Je ne m’occupe pas d’en gérer une. A moins bien sûr que cela ait un rapport avec la conclusion de votre document – conclusion, que je suppose, ne sera pas présentée au Politburo.
- Exact Nikolaï. Je vous ai réunis ici parce que je sais que vous êtes des fervents défenseurs de la rodina et des communistes sincères. Nous croyons aux avancées que le communisme apporte aux peuples. Et il ne faut donc pas que le communisme s’écroule, nous savons ce que le capitalisme débridé peut engendrer comme malheurs.
C’est pour cela que vous êtes réunis. Pas pour discuter de la pertinence de l’analyse du KGB, mais pour mettre en place une solution. Pour que l’Union Soviétique survive, il faut briser l’avancée économique de l’OTAN.
- Je crois que je commence à comprendre, interrompit le major Pavel Eduardovitch Beregovoy des Spetnatz. Nous sommes les opérationnels, il y a ici des représentants des parachutistes, du matériel, de la marine, du transport.
- Major, laissez-moi terminer. Le seul moyen de stopper l’OTAN est la peur. Non pas de l’Union Soviétique - ils connaissent nos ressources – mais la peur du chaos. Une vague d’attentats dans les grandes villes et places financières, New York, Los Angeles, Londres,Tokyo, Paris, Rome, Francfort, les désorganiserait totalement. Bien sûr, l'Union Soviétique ne devra pas pouvoir être impliquée. Le Groupe Nord est sûr de pouvoir manipuler des groupuscules d’extrême droit – des Argentins par exemple avides de se venger de Londres pour la guerre des Faklands. Proprement équipés, ces attaques pourraient provoquer une déstabilisation forte de l’Occident.
- Cela m’étonnerait, reprit Beregovoy. L’Occident a déjà connu des attentas, une bombe tue quinze personnes, fait les gros titres et n’affecte pas la vie d’un pays.
- Pas s’il s’agit d’un engin nucléaire. C’est là qu’intervient le commandant Andreyev et son sous-marin nucléaire. D’ici dix jours, un convoi routier partira de Murmansk, emportant de la matière fissile provenant de son sous-marin.
- C’est exact, camarade Maréchal. Mais il s’agit de déchets provenant du réacteur nucléaire, inutilisable pour faire une arme atomique.
- Je ne parle pas d’une bombe A ou H. Ces déchets seraient suffisants pour faire des bombes sales. L’objectif n’est pas de faire un massacre des grandes villes de l’Ouest. Mais l’utilisation de plusieurs bombes sales fera des dizaines de millier d’irradiés, instaurera la terreur et fera plonger tout l’Ouest dans la récession. Suffisamment de temps pour permettre à l’Union Soviétique de se redresser.
- C’est absurde !!! interrompit Beregovoy. Pourquoi se compliquer avec des plans aléatoires ? Le plus simple, lancer les chars dans la trouée de Fulda !!! En trois semaines, l’armée rouge pourra avoir atteint le Rhin. Laissons agir l’armée rouge !!! »

Le maréchal Kherov se leva pesamment et se dirigea vers le major Beregovoy. Ils se regardèrent fixement dans les yeux, puis, Kherov sortit prit son arme de fonction, un pistolet Tokarev et abattit le major entre les deux yeux. Il regarda ensuite autour de lui, contemplant les visages des autres participants.

«
Messieurs, nous allons commettre un acte qui restera gravé dans nos âmes. Nous allons permettre à des fous de nous voler une grande quantité d’armes, dont de la matière fissile. Nous allons être directement responsables de milliers de morts innocents. Nous allons être des monstres.
Et pourquoi le faisons-nous malgré cela ? Parce que nous pensons, ou plutôt nous savons, que sans le communisme, le capitalisme fera indirectement des millions de victime en opprimant les peuples du Tiers-Monde et même leurs propres populations.
Mais si un autre d’entre vous croit en une gloriole inutile, qu’il le dise immédiatement que je l’abatte. La guerre n’est jamais une solution. J’ai des enfants et des petits-enfants et je ne leur lèguerai pas Armageddon.
Ais-je été assez clair ? »


-*-


Les environs du Havre, France, 1984

J’aime la fin de l’automne. Le vent balaie les feuilles mortes, faisant monter des odeurs de terre fraîche, le froid piquant me fait agréablement frissonner et le soleil faible ne m’incommode pas trop. J’aime profiter d’une promenade comme n’importe qui.
Mes pas, après m’avoir fait errer dans la campagne normande, me mènent à présent près des falaises. Les embruns embaument, je vois passer un jeune couple, lui murmure les quelques paroles tendres de circonstance – cela n’évolue guère avec les siècles -, elle sent la pêche, un coûteux parfum sur lequel je n’arrive pas à mettre de nom.
Je me sens si bien que je n’ai pas la moindre envie de sang en les regardant passer puis s’éloigner.
Enfin seul, je contemple le vide de l’à-pic. Je suis fasciné. Et je me laisse tomber, les bras en croix. Le vent souffle dans mes cheveux, je vois les rochers battus par les flots s’agrandir, je tombe et cela me fait rire. Il faut avouer que je ne risque pas grand-chose, je suis Azhrarn, l’un des plus anciens vampires, une telle chute ne pourrait me tuer. Mais mes vêtements en souffriraient. Si je ne peux pas voler, je peux tomber comme une plume – je tire cette expression d’un jeu qui m’a amusé.

Après ce petit plaisir de chute libre, j’escalade la falaise. Et j’ai la surprise d’apercevoir une Mercédès noire qui m’attend, un modèle 500, je pense.
Je me demande parfois comment il fait pour me trouver. Le prince Orlov se déplace rarement, il ne quitte pratiquement jamais le manoir. D’ordinaire ce sont les ducs Davodki ou Magendra, les autres primarques qui se déplacent. Je suppose que l’affaire est importante.
Le chauffeur, une ravissante jeune femme, ouvre la portière. Je la regarde à peine, elle est sous la domination totale du Prince. Il sort et me dit « Azhrarn, mon ami, nous avons à discuter ».

Je le suis en silence. Le Prince est un homme assez grand, solidement bâti, à la peau très pâle. Ses cheveux assez longs sont ramenés en chignon. Il est élégamment habillé à la mode du XIXème siècle, de lourds habits de velours noir à la doublure pourpre. Il sourit en me voyant en costume de ville, il n’a jamais pu apprécier les vêtements modernes. Mais, croire qu’il serait décalé et que son esprit ne serait plus aussi alerte, constituerait une grave erreur, la dernière pour de nombreux lycanthropes. Il sait ce que je ressens, ce qu’il prouve en me disant :

«
- Cela te dérange, Azhrarn ?
- Qu’est-ce qui me dérangerait ?
- La domination que j’exerce sur mes serviteurs. Je te connais depuis des siècles et quand tu évites de regarder quelque chose, comme mon chauffeur, cela traduit une répugnance. Ais-je tort ?
- Chacun fait ce qu’il veut.
- Tu t’attaches trop aux humains, Az. Tu es paradoxal, tu les chasses, joues avec eux, t’abreuves de leur sang et pourtant…
- Eh oui !
- On ne te voit pas assez souvent aux réunions du clan.
- Prince, tu sais que tu peux toujours compter sur moi, mais les réunions de vampires m’ennuient.
- Tu sais ce qu’on devrait faire. Oublier pendant un mois que nous sommes des vampires puissants avec tout ce que cela implique. Un mois de fête, de bataille avec les lycans à l’ancienne. Juste des épées à la barbare, ça, ça te remonterait. Je suis sûr que Dav, Mag et d’autres vieux de la vieille seraient intéressés, un mois sans s’occuper du clan, des intrigues et du monde.
- C’est vrai que c’est une bonne idée ! D’accord Prince, fixons une date.
- Disons, ce printemps. Mais malheureusement, je ne suis pas venu pour cela. Nous avons un souci.
- Lequel ?
- J’ai besoin de toi. Des rumeurs parlent d’armes nucléaires en circulation. Mais rien de confirmer.
- Tu veux que j’aille jeter un coup d’œil ?
- Oui, nous avons une info sur un convoi qui devrait être attaqué sur la péninsule de Kola.
- Si tu le sais déjà, cela ne devrait pas être difficile de l’empêcher.
- Certes. Mais nous ne savons pas qui est derrière, ni quelles sont les motivations. A toi de trouver, tu es l’un des meilleurs dans ce domaine.
- Je suppose que tu as déjà tout organisé.
- Oui, une équipe d’intervention conjointe de la CIA et de la DGSE est déjà sur place. Ils n’attendent plus que vous, capitaine Jean Aznavourian surnommé Az. »

-*-


Birmingham, UK, 1984

Gail était arrivée au Royaume-Uni depuis deux semaines, durant lesquelles elle avait tout fait pour se faire passer pour une Ecossaise prénommée Shelley. Elle avait loué un appartement, était allée s’amuser dans les pubs et avait pris un emploi.
Elle ne comprenait pas toujours les tenants et aboutissants de ses missions mais elle suivait toujours à la lettre les instructions qu’on lui donnait. C’est pour cela qu’en cette matinée d’automne, elle avait profité de sa position pour se faire un soin dentaire dans le cabinet où elle travaillait depuis peu comme secrétaire. Puis elle profita de la pause de midi pour s’introduire subrepticement dans le bureau du dentiste où elle remplaça sa radio par une autre.

Sa journée de travail achevée, elle se dirigea vers son pub habituel. Elle sirota une pinte de Guiness et plaisanta avec le barman « La Guiness est la seule qualité de l’Irlande ». Le barman répliqua, comme d’ordinaire, en se moquant de son accent écossais.
Gail était américaine, de Houston, plus précisément et elle détestait la Guiness. Cela ne pouvait pas se deviner lorsqu’elle devenait Shelley l’écossaise.
Au bout de quelques minutes, elle s’installa à une petite table où un ami la rejoignit.

«
- Monsieur. C’est bon, c’est fait.
- Shelley, ne soit pas si cérémonieuse. Jim, ne l’oublie pas.
- Excusez-moi, Jim, c’est fait
- Shelley ?!
- Excuse-moi Jim, c’est fait.
- Tu es souvent si douée que je ne comprends pas ces erreurs de débutante. Viens, sortons, nous avons à parler. »

Le couple sortit du pub et alla se promener.

«
- Monsieur. C’est fait.
- Très bien Gail. L’Ecosse et la Russie vous réussit.
- Je ne sais pas pourquoi je fais tout cela, mais je peux avouer une chose.
- Bien sûr.
- C’est amusant. Avant de vous connaître, je quittais jamais mon chez-moi. Et là je deviens une globe-trotter. J’adore découvrir de nouveaux pays. Le rêve, ça serait que pour la prochaine, vous me confiez une belle voiture. Une Lamborghini, ce serait vraiment le Paradis, quelque chose qui fonce !
- Gail, vous êtes vraiment très douée. Mais faites attention, ce n’est pas un jeu. Par exemple, la personne de Moscou, c’est un analyste du KGB et ces gens-là vous descendent comme un rien.
- Evidemment.
- Gail, il y a deux qualités que j’apprécie fortement chez vous. La première c’est que vous n’essayez jamais de discuter l’une de mes instructions.
- Monsieur, je n’ai jamais eu à me plaindre de vous.
- Je ne vous laisserai jamais tomber. Votre intervention chez le dentiste est pour assurer votre sécurité. J’ai une chose à vous apprendre également.
- Laquelle ?
- Je ne l’avais pas prévu mais il semble qu’on puisse nous poser problème. De nouveaux intervenants.
- Ca risque d’être dangereux ?
- Oui, Gail, très dangereux. Les nouveaux intervenants sont des vampires. Et pas des moindres.
- …
- Votre deuxième qualité est que vous croyez tout ce que je dis. Même quand ça parait invraisemblable.
- Monsieur, vous ne m’avez jamais menti.
- Et je ne vous mentirai jamais.
- Monsieur… J’ai peur.
- Gail, voici un dossier où est répertorié tout ce que nous savons des vampires. Je compte sur vous pour me proposer des mesures contre eux en cas de besoin. Gail, je sais que vous avez peur mais j’ai confiance en vous, nous en triompherons et notre projet aboutira. Mais surtout soyez sûre d’une chose, nous sommes une famille. Et je ne vous laisserai pas tomber, quelque soient les circonstances. Allez, nous avons encore du boulot. »


Lexique :

Rodina : mère-patrie en russe
KGB : services secrets soviétiques
GRU : services secrets de l'armée rouge
Spetnatz : commandos d'élite soviétiques
SNLE : Sous-marin Nucléaire Lanceur d'Engins
CIA : services secrets des USA
DGSE : Direction Générale des Services Extérieurs, services secrets français agissant en dehors du territoire français
Bombe sale : Le terme bombe radiologique (ou bombe sale) désigne une bombe conventionnelle, entourée de matériaux radioactifs destinés à être répandus en poussière lors de l'explosion. Cette explosion a donc l'intensité thermique et mécanique d'une bombe conventionnelle, mais dissémine autour d'elle des éléments radioactifs qui auront des effets à long terme. Le but principal n'est donc pas de détruire, mais de contaminer une zone géographique et les personnes présentes en son sein par des radiations directes (premier effet) et l'ingestion de matériaux radioactifs (deuxième effet).
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Archiduc Magendra
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Archiduc Magendra


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MessageSujet: Re: Azhrarn - jeux d'espions   Azhrarn - jeux d'espions Icon_minitimeDim 13 Jan - 14:32

oh oh !!!! on passe aux armes nucléaires !!! bravo Az, encore un nouveau récit de grande qualité
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Azhrarn
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MessageSujet: Re: Azhrarn - jeux d'espions   Azhrarn - jeux d'espions Icon_minitimeMer 9 Avr - 0:21

Sebastopol, URSS, 1984

Gail reposa le téléphone en prononçant un dernier « Dômo Arigatô Gozaimasu ». Elle était contente de ce qu’elle avait obtenu des Japonais. Ils lui avaient fourni de nombreux écrans basés sur la technologie haute-définition MUSE.
Et elle avait transformé le bureau, il y avait partout des écrans de télévisions, sur tous les murs et tous reliées au magnétoscope central dont elle avait la télécommande.

«
- Gail !
- Oui, monsieur.
- Vous savez que je n’aime pas la télévision.
- Oui monsieur. Je suis désolée, monsieur.
- Je suppose que vous avez eu une excellente raison d’avoir déployé tant de ressources pour vous faire livrer ces télévisions du Japon… et cette cassette d’Angleterre.
- C’est que… Monsieur, je…
- Gail, combien de fois devrais-je vous le dire ? Arrêtez d’avoir ces hésitations, cela vous fait perdre de précieux moments et nous savons tous les deux que les temps de réaction sont primordiaux.
- Monsieur, je sais que vous avez une horreur absolue de la télévision. Je vais les faire enlever, excusez-moi.
- Gail, vous avez un esprit débrouillard hors du commun. Et vous êtes très attentive aux besoins des autres. Donc je sais fort bien que ces télévisions ont un intérêt important. Je veux juste que vous m’expliquiez. Un dernier point Gail, j’ai une phobie de la télévision, cela doit remonter à mon enfance. C’est une faiblesse que je dois pouvoir maîtriser lorsque les circonstances l’exigent. N’oubliez jamais, nous avons tous nos défauts. Nous devons pouvoir les surmonter.
- Voilà monsieur. Vous m’avez parlé de vampire. Et je crois avoir trouvé un moyen de protection.
- En plus des crucifix et de l’eau, que je suppose bénite, un peu partout dans le bureau.
- Euh, oui, monsieur. Mais je ne suis pas persuadée que cela marche. Je sais qu’il y a des cas répertoriés où cela a affecté les vampires. Mais souvent cela n’a eu aucun effet. D’après les analyses, l’efficacité serait liée à la foi de l’utilisateur. Je dois avouer que je suis peu pratiquante monsieur.
- Ne parlons pas de moi. Donc on peut considérer que tous les artifices religieux seront sans objet.
- A moins que le vampire lui-même soit pratiquant, répondit Gail dans un petit rire.
- Ce n’est pas stupide ce que vous dites. Gail, faîtes une note pour les Affaires Non Classées, qu’il fasse une analyse sur tous les cas et que le département fasse une correspondance avec les pratiques religieuses connues des vampires affectés. Très bonne remarque, Gail. Mais revenons aux téléviseurs, votre arme secrète.
- Oui monsieur. Nous disposons tous les deux d’une télécommande qui active l’ensemble en appuyant ici, sur le bouton. Dès que vous appuyez, fermez les yeux. Il y a un signal sonore dans l’ensemble du bureau pour prévenir. Il y a un temps de latence d’une seconde avant que ça fasse effet.
- Et…
- Normalement, si ma théorie est juste, le vampire est pulvérisé. Bien sûr, cela n’a jamais été testé.
- Et si ça ne marche pas.
- Alors nous sommes morts.
- Il vaudrait mieux éviter cette situation, Gail.
- Oui monsieur.
- …
- Vous désirez me dire autre chose, Gail ?
- Je suis juste curieuse. Que faites-vous depuis des heures sur cet ordinateur et avec ces dossiers ?
- Gail, vous savez que normalement je ne réponds jamais à ce genre de questions…
- Désolé monsieur, cela n’arrivera plus.
- … sauf s’il s’agit d’une personne en qui j’ai la plus grande confiance et que je veux qu’elle sache que j’ai confiance en elle. Il s’agit d’un audit. Je fais un audit sur les différents inventaires de l’armée rouge. »


-*-


Murmansk, péninsule de Kola, URSS, 1984

Il est difficile d’imaginer qu’un être âgé de plusieurs centaines, voire milliers d’années, puisse obéir à un être de quelques dizaines à peine. J’imagine mal les maîtres des ordres vampiriques obéir à un mortel. Le dépouiller de son sang ou s’amuser avec lui, à la rigueur, mais lui obéir, cela est une hérésie pour un vampire.
Nous sommes tellement au dessus des humains. Nous ne nous sommes jamais affrontés avec Majestic mais cela nous démange de savoir qui de nous deux est le plus terrible. Une telle bataille ravagerait des quartiers entiers.
Je me souviens d’une conversation avec Aileen sur ce thème. Elle écoutait distraitement en nourrissant un de ses chats – combien de générations de chats avait-elle élevées depuis notre rencontre au couvent ? – et elle avait souri en me disant :
«
- Bravo msieur Az, le destructeur de quartiers !
- Ca ne t’impressionne pas énormément.
- On peut pas dire.
- Y’a-t-il quelque chose qui ait un jour impressionné Aileen, la dernière des Anciens ?
- L’homme, Az. Rien que l’homme.
- Vraiment ?!Et pourquoi donc ?
- Parce qu’un homme a dit une fois « Je suis Shiva, le destructeur de monde » et je l’ai cru lorsque j’ai vu ce feu dévorant, cet incroyable soleil qui dépassait tout ce que les Anciens, les vampires ou les lycans auraient pu imaginer. Azhrarn, la race dominante sur cette terre, est celle qui peut la détruire et nous n’en faisons pas partie. »

Cela avait mis un coup à mon orgueil. Et j’avais commencé à regarder autour de moi, voir les évolutions si rapides de l’homme.

Il n’y a pas que sur le plan de la destruction que je suis impressionné par les œuvres humaines. Comme des millions d’êtres humains, j’ai été émerveillé et époustouflé par ce que j'ai vu à Los Angeles. Dire qu'il y a moins d'un siècle, le cinéma n'existait pas. Et qu'aujourd'hui il n'a de limites que l'imagination des hommes.

Me voilà maintenant devant la porte d’un appartement de la base navale soviétique de Murmansk. Je frappe doucement à la porte qui s’ouvre brusquement.
L’officier est blond, les yeux clairs, grand, près d’un mètre quatre-vingt quinze, fin et noueux. Il me regarde avec suspicion puis s’écarte pour me laisser passer.
Je remarque qu’à sa hanche, il a un pistolet automatique prêt à l’utilisation. L’appartement n’a qu’une seule pièce pratiquement nue. Contre le mur de gauche, il y a un sac de couchage sur le sol - manifestement l’endroit où l’homme dort -, un paquetage de parachutiste à côté ainsi qu’une petite télévision et un magnétoscope. Au centre une chaise, un bureau, sur lequel repose un AK-74 à moitié démonté. Et enfin contre le mur de droite, un lit avec d’épaisses couvertures de laine. Sous lesquelles se cache une petite fille blonde qui m’observe avec des yeux craintifs.
L’homme s’assoit au bureau et commence à remonter le fusil d’assaut sans même me jeter un regard.

«
- Capitaine Vitaly Meniushskie ?
- …
- Vous n’êtes guère bavard. Peut-être devrais-je plutôt m’adresser à votre fille Svetlana ?
- Non, répond-t-il en terminant de remonter son arme et en enclenchant le chargeur.
- M. Meniushskie, vous ne semblez guère apprécier ma présence.
- Je sais qui vous êtes. On m’a annoncé votre venue. Vous n’avez rien à faire ici.
- Ce que vos ancêtres ont signé dans les marais, ne peut être défait.
- L’Union Soviétique n’a que faire des superstitions du passé.
- Vraiment ? – Je me mets à rire doucement – Vous semblez pourtant y croire. Il y a toujours des marais près de Novgorod. Et le Prince qui y régnait, y règne toujours. Son influence s’est étendue bien au-delà du marais, bien au-delà de la rodina.
- Mais y avait pas ça à l’époque ! dit-il en me braquant son pistolet sur le front. Alors démon, un trou dans le crâne, ça fait quoi ?
- Mal. – Je le regarde fixement – Je ne lis pas de peur en vous, capitaine. Ou plutôt pas pour vous-même. Vous êtes prêt à aller jusqu’au bout.
- Tu peux pas savoir à quel point ! Bouge et tu sauras.
- Capitaine, vous croyez que je suis venu pour prendre le tribut de l’époque ? Nous aussi avons évolué, nous n’avons plus besoin de nous nourrir de vos proches. Au contraire, je peux même vous rendre service.
- Les démons ne rendent pas service gratuitement.
- C’est vrai. Je veux juste un renseignement. Il y a peu de temps, votre unité de Spetnatz est intervenue pour aider un convoi attaqué. Je veux connaître les détails. Mais d’abord le service. »

Il n’a pas le temps de réagir. Il a tiré mais les balles n’ont touché que le vide. En une seconde, j’ai fait volé les couvertures de laine, attrapé la petite fille qui se cachait dessous. Je m’entaille l’index droit pour que coule mon sang et je la frappe au milieu du dos. Elle pousse un bref hurlement de douleur avant de s’évanouir. Il me faut faire très attention à ne pas endommager sa colonne pour ne pas la paralyser. L’important est que mon sang qui envahit son système aille jusqu’à la moelle épinière et s’y implante durablement.
Meniushskie est blanc, il a pris l’AK-74 mais n’ose pas tirer de peur de blesser sa fille. Je la repose délicatement.

«
- Monsieur Meniushskie. La leucémie de votre fille n’est plus qu’un souvenir. N’importe quel hôpital pourra constater demain qu’il y a un cas de rémission spontané. Le seul petit désavantage, c’est qu’elle sera un peu plus sensible aux coups de soleil.
- Je ne vous crois pas.
- Pourquoi est-ce que je mentirais ? Écoute-moi bien, Vitaly Meniushskie, je veux que tu me donnes les renseignements dont j’ai besoin. Mais je veux aussi que tu te souviennes que mon sang a guéri ta fille et que je peux faire le contraire. Mon nom est Azhrarn, souviens-en toi, car à partir d’aujourd’hui, tu me sers. Allez pose ton arme et réfléchis deux secondes. Et dis-moi tout ce qui s’est passé il y a deux nuits. »

Vitaly Meniushskie hésite, puis il pose un regard sur sa fille évanouie mais qui respire paisiblement. Il lâche son fusil d’assaut et parle.

«
- Il y a deux nuits, j’avais décidé d’un exercice surprise pour ma compagnie. J’avais fait déployer la moitié de mes hommes dans une position défensive à une trentaine de kms. Le reste, que je commandais personnellement, avait affrété deux Hind-A. L’exercice consistait à simuler une attaque aéroportée et les moyens d’y faire face. Nous venions de décoller quand nous avons reçu un appel de détresse d’un convoi d’arme. J’ai décidé de dérouté les hélicoptères. Heureusement l’exercice était à munitions réelles. Nous sommes arrivés en quelques minutes au moment où les terroristes étaient en train de transférer les armes dans leurs camions. Nous les avons attaqués. Ils se sont défendus farouchement. Il n’y a eu aucun survivant dans leurs rangs - c’était vraiment des fanatiques. Quatre morts et neuf blessés parmi mes hommes. Malheureusement aucun survivant parmi les gardes du convoi.
- Vraiment ? Avez-vous remarqué quelque chose de particulier ?
- Ben, on nous a ensuite vite fait évacuer. Je n’ai pas vu grand-chose. Si, une chose m’a étonné. Les terroristes avaient attaqué de manière professionnelle, les gardes ont été surpris. D’après ce qu’on a vu, tous les véhicules avec radio, généralement des véhicules légers de commandement, ont été neutralisés au lance-roquette, probablement dès le début de l’attaque. Je me suis demandé qui pouvait avoir lancé l’appel de détresse.
- Il y a pourtant quelqu’un qui a appelé. Une autre question, votre exercice était prévu depuis longtemps ?
- Euh, non, pas vraiment. En fait je l’avais décidé dans l’après-midi.
- Comment ça ?
- Je me suis fait remarquée par un officier politique du KGB en tournée sur notre base. Elle m’a fait savoir qu’elle trouvait que mes hommes n’étaient pas raisonnablement entraînés, d’près les rapports qu’elle avait reçus. Et qu’il valait mieux que je leur fasse rapidement un exercice en réel, le soir même si possible. Et que par chance, cela permettait aussi de tester les nouveaux hélicoptères Mi-24 de la base.
- J’ai l’impression qu’elle vous a donné un ordre de mission, qu’elle vous a pratiquement soufflé d’aller intercepter ces terroristes. Quelle était son nom ?
- Natasha Orlova.
- J’ai l’impression que quelqu’un a de l’humour. A quoi ressemblait-elle ?
- Une assez jolie brune, cheveux frisés.
- Attendez, Meniushskie. J’ai une meilleure méthode. »

Il a eu un peu peur au début lorsque je lui ai pris un peu de son sang. Cela m’a permis de fouiller dans ses souvenirs et de faire un portrait de cette femme.
Le prince a un réseau hors du commun sur toute l’Union Soviétique. Nous retrouverons cette femme. Et pour ma part, j’ai gagné deux serviteurs.
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Azhrarn
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-*-


Faubourgs de Moscou, URSS, 1984

Sergei Mikhailovitch Kherov aimait diner dans le jardin au moment où le soleil se couchait. Les derniers rayons baignaient son jardin d’une lueur écarlate et faisait briller les délicats verres de cristal.
C’était un soir de repos, loin des devoirs militaires, un de ces moments où le vieux maréchal se ressourçait.
Deux petites tables rondes, cernées de fauteuils de cuir, avaient été installées.

Sur la première trônait un présentoir triple en obsidienne, chacune des sphères contenait un caviar différent, le puissant Ossetra finement iodé aux notes d’orange amère, le marin Sevruga aux saveurs de noix certes et le classique Beluga légèrement beurré. Des blinis de bonne taille, fumaient légèrement sur une assiette avoisinante. Enfin venaient deux flutes entourant une bouteille de vodka blanche.

Sur la deuxième, on trouvait des plateaux d’argents emplis de poissons de la baltique, saumons et harengs, cuisinés de plusieurs manières, en soupe, grillés, fumés. Entre chaque plat, on trouvait des vodkas, au poivre, au citron, aux herbes, même en Bloody Mary.

Un tourne-disque jouait des balades tziganes. Le maréchal aurait pu avoir des musiciens mais il préférait l’intimité.

Sergei se mit à l’aise dans l’un des fauteuils, le cuir était souple et tiède relaxant son vieux corps fatigué. Il se sentait à la fin, son plan pour redresser l’Union Soviétique avait lamentablement échoué, il n’avait pas réussi à détourner les armes. Ce n’était qu’une question de temps avant que le KGB ne remonte jusqu’à lui.
Il avait fait le nécessaire pour que sa famille puisse quitter le pays. Mais lui, pas plus que Trotsky, ne pouvait espérer échapper. Il prenait donc du bon temps.

La fille arriva pendant qu’il était perdu dans ses réflexions. Il était déçu. Certes, elle n’était pas laide, une brune plutôt jolie, pas très grande aux cheveux frisés. Mais elle était bien plus âgé que les habituelles, une trentaine bien entamée, loin des opulentes poupées blondes que l’agence lui envoyait ordinairement. Il avait demandé le type latin pour changer mais il avait espéré une femme bien plus jolie.
Il eut l’impression qu’elle savait exactement ce qu’il pensait. Elle eut un petit rire et lui tendit une main ferme. Il sut alors qu’elle n’était pas la prostituée attendue.
«
- Maréchal Kherov, vous pouvez m’appeler Shelley.
- Je suppose que vous n’êtes pas une fille de l’agence. Ou alors plutôt de l’agence de Loubianka.
- Euh non, je ne suis pas une fille de l’agence. Pas plus qu’une envoyée du KGB. Je ne suis qu’une représentante commerciale.
- De quoi parlez-vous ?
- Maréchal, nous sommes au courant de votre réunion de Frunze et des projets dont vous y avez discutés. Ainsi que bien sûr de l’échec de votre opération sur le détournement de matière fissile près de Murmansk.
- Qui représentez-vous ? Les Occidentaux, les Chinois ? Vous pensez me faire chanter ? Me retourner, faire de moi un agent de l’Ouest, un traitre ?
- Pas du tout. Calmez-vous Maréchal. Je ne suis pas communiste mais la chute de l’URSS ennuierait profondément mon organisation. Nous désirons un pays stable capable de tenir compte de l’énorme potentiel de destruction dont vous disposez. Nous désirons donc vous aider. Mon organisation « Copenhague » ne désire que le statut-quo.
- Je ne comprends pas.
- Nous avons fait la même analyse que vous. L’URSS va imploser et on ne peut rien y faire. Nos projets sont par contre différents. Nous pensons qu’en quelques années, il est possible de rebâtir la puissance soviétique sur de meilleures bases. Avec de l’argent et des armes, vous pouvez être l’un des artisans de cette reconstruction.
- Quel est votre intérêt ?
- Une nation chaotique avec des milliers d’armes nucléaires n’est une bonne chose pour personne. « Copenhague » a pour principale mission la préservation de l’espèce humaine. Ce qui signifie que si vous nous rejoignez, votre tâche principale sera de contrôler l’utilisation ou plutôt la non-utilisation de ces ogives.
- Et comment comptez-vous m’aider à réunir l’argent et l’influence nécessaire ? Vous comptez m’acheter ?
- Non, nous avons fait un audit de votre bureaucratie. Il est étonnamment facile de faire disparaître n’importe quoi de vos inventaires. Nous allons vous apprendre à faire de l’argent en URSS. Et également vous nous vendrez des armes.
- Pourquoi ?
- « Copenhague » protège l’espèce humaine. Or, il n’y a pas que les armes nucléaires qui soient dangereuses. Nous avons besoin d’équiper des troupes d’élite avec ce qu’il y a de plus modernes. Et les Soviétiques s’y connaissent en armement. Nous avons besoin de vous pour équiper nos paladins. Je vais maintenant vous expliquer pourquoi cette organisation s’appelle Copenhague. Tout remonte à une ancienne bataille menée par les Danois et leur roi Harald Blatand. »


Lexique :

Mi-24 Hind-A : Hélicoptère de combat soviétique
Loubianka : place de Moscou où se trouve le QG et une prison du KGB.
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